La Réalité Virtuelle, alliée du développement des compétences relationnelles dans la Formation Professionnelle

Dans le contexte actuel de transformation numérique, d’automatisation et d’évolution constante des environnements de travail, les compétences techniques ne suffisent plus à garantir l’employabilité et l’évolution professionnelle. De plus en plus, les entreprises valorisent un ensemble de compétences qui transcendent les connaissances techniques : les compétences relationnelles, également appelées « soft skills ».

Bien que le terme ait commencé à être utilisé en 1972, lorsque l’armée américaine a constaté que les performances ne dépendaient pas seulement des capacités techniques, mais aussi de facteurs tels que le leadership, l’empathie ou la communication, ces compétences sont restées pendant des décennies au second plan par rapport aux hard skills. Ce n’est qu’avec l’arrivée de la 4e révolution industrielle, et plus récemment avec la pandémie de COVID-19, que ces compétences ont pris une nouvelle importance.

La Formation Professionnelle ne peut rester étrangère à ce changement. Le profil professionnel du XXIe siècle doit non seulement maîtriser les outils, les processus ou les langages techniques, mais aussi savoir communiquer, collaborer, s’adapter au changement et diriger. C’est là que la réalité virtuelle se positionne comme un outil de grande valeur.

Les compétences relationnelles sont un ensemble de capacités interpersonnelles, émotionnelles et cognitives qui permettent à une personne de s’épanouir efficacement dans différents contextes sociaux et professionnels. Elles comprennent des compétences telles que la résolution de problèmes, le travail d’équipe, la communication, l’empathie, la gestion du temps, la pensée critique ou l’adaptabilité.

Ces compétences ne s’acquièrent pas uniquement en classe ou sur le lieu de travail. Elles se développent en grande partie grâce à l’expérience, à la réflexion et à l’interaction sociale. Cependant, cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas être entraînées. En fait, la clé est d’offrir aux étudiants des environnements d’apprentissage qui simulent des situations réelles, où ils peuvent mettre en pratique ces compétences dans des contextes significatifs.

La Réalité Virtuelle permet de créer des expériences éducatives immersives, sûres et adaptées aux objectifs de formation, même lorsque ces objectifs s’éloignent des compétences techniques.

Grâce à la RV, les élèves de la formation professionnelle peuvent expérimenter, prendre des décisions, commettre des erreurs et réfléchir à leurs actions, le tout dans un environnement contrôlé qui simule des scénarios du monde réel. Il s’agit d’une évolution du célèbre « learning by doing » vers ce que certains appellent déjà le « learning by being » : apprendre à partir de l’expérience personnelle dans une simulation.

Grâce à des simulateurs de formation en Réalité Virtuelle, les élèves peuvent travailler sur une grande variété de compétences non techniques. Voici quelques-unes des plus importantes :

Participer à des scénarios immersifs pose aux étudiants des défis qu’ils doivent relever de manière autonome ou collaborative. Par exemple, dans un simulateur de maintenance industrielle ou de service à la clientèle, ils doivent analyser la situation, évaluer les options et prendre des décisions rapides. Ce type de formation prépare les étudiants à résoudre des situations réelles avec confiance et efficacité.

La RV permet à plusieurs élèves d’interagir dans le même environnement virtuel, en partageant un objectif commun. Cela favorise la coordination, le leadership et la communication fluide. Le travail d’équipe dans des environnements virtuels favorise également la gestion des conflits et la recherche de consensus, des compétences clés dans tout environnement de travail.

Les simulateurs qui introduisent des situations de pression, telles que des incendies, des accidents ou des crises organisationnelles, permettent aux étudiants de s’exercer à l’autorégulation émotionnelle et à la gestion du stress. Ils apprennent ainsi à identifier leurs émotions, à rester calmes et à agir avec lucidité, des qualités essentielles dans des secteurs tels que la santé, la logistique ou le service à la clientèle.

De nombreux simulateurs introduisent des limites de temps pour accomplir une tâche, ce qui oblige les étudiants à planifier, hiérarchiser et exécuter des actions de manière efficace. Cette compétence est particulièrement utile dans les environnements de production, de logistique ou de services, où la productivité est liée au respect des délais.

Le fait d’être confronté à des contextes virtuels changeants (nouveaux rôles, tâches inattendues ou changements dans l’environnement) oblige l’étudiant à sortir de sa zone de confort. Cette pratique renforce la capacité d’adaptation, l’une des qualités les plus appréciées sur un marché du travail en constante évolution.

Les expériences immersives bien conçues ne donnent pas de réponses prédéfinies. Elles obligent les étudiants à analyser des informations, à comparer des données et à prendre des décisions argumentées. Cela renforce leur esprit critique et leur capacité à résoudre des problèmes complexes, deux compétences clés dans les professions techniques et de gestion.

Dans un environnement virtuel, l’étudiant assume un rôle actif et doit répondre de ses décisions. Il ne se contente plus de recevoir des informations : il participe à la construction de l’expérience. Ce changement de paradigme renforce la responsabilité individuelle et la capacité d’autogestion.

La Réalité Virtuelle introduit une dimension ludique et expérientielle dans le processus d’apprentissage. Cette combinaison améliore la motivation intrinsèque, l’engagement dans la tâche et la perception de l’auto-efficacité. En d’autres termes, l’étudiant se sent plus impliqué, apprend avec plus d’intérêt et retient mieux les contenus.

L’intégration de l’intelligence artificielle dans les simulateurs de formation représente un bond qualitatif dans l’enseignement des compétences relationnelles. Si la réalité virtuelle permet de recréer des environnements immersifs où les étudiants peuvent mettre en pratique des compétences transversales, l’IA ajoute un niveau de personnalisation, de rétroaction et d’adaptabilité qui multiplie la valeur de l’expérience de formation.

L’un des principaux avantages de l’intégration de l’IA dans les simulateurs est sa capacité à analyser en temps réel les décisions, les comportements et les réactions de chaque étudiant. À partir de ces données, le système peut fournir un retour d’information immédiat et personnalisé, détecter des schémas d’amélioration et ajuster automatiquement la difficulté ou l’approche du scénario en fonction des progrès de l’utilisateur. Cela permet un apprentissage plus autonome et plus efficace, adapté aux besoins individuels de chaque personne.

De plus, grâce au traitement du langage naturel, l’IA peut faciliter des conversations réalistes avec des personnages virtuels, en simulant des entretiens d’embauche, des négociations ou des situations de conflit qui requièrent des compétences telles que l’empathie, la communication assertive ou la gestion des émotions. Ces interactions permettent non seulement de s’entraîner, mais aussi d’évaluer objectivement les compétences interpersonnelles des élèves et de construire des profils plus complets et mieux préparés à un environnement de travail en constante évolution.

Dans un monde où les professions évoluent rapidement et où beaucoup n’existent pas encore, la formation professionnelle a aujourd’hui l’opportunité — et la responsabilité — de former non seulement des techniciens compétents, mais aussi des professionnels complets, capables de communiquer, de collaborer, de résoudre des conflits, de s’adapter et de diriger.

La meilleure approche éducative pour y parvenir consiste à préparer les étudiants à s’adapter, à apprendre en permanence et à travailler avec d’autres personnes. La réalité virtuelle, soutenue par d’autres technologies telles que l’intelligence artificielle, s’avère être un outil stratégique pour atteindre ces objectifs.